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Le Petit Canard
Fan-fic proposé par Elea Elea
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La magie des mots


Harry s'installa à la terrasse d'un café moldu. Pourquoi moldu ? Car il ne supportait plus d'entrer en contact avec le monde sorcier. Car il ne supportait plus qu'on l'interpelle dans la rue pour le remercier. Il commanda un thé. Il en avait bien besoin : il passait ses nuits à se réveiller en sursaut à cause de ses cauchemars. En effet, ses rêves étaient peuplées par la mort de Sirius. Ou encore, par celle de Remus. Ou bien de Tonks. Celle de Rogue, également. Et ne parlons pas de Dumbledore ou bien encore de Fred. La guerre hantait son quotidien. Il ferma les yeux et essaya de vider son esprit. Inspirer, expirer puis recommencer. Et cela pendant autant de temps qu'il le faudrait pour chasser ses tourments.
                      "Si je peux me permettre, votre thé doit commencer à se refroidir."
Harry sursauta et se retourna vers son interlocutrice. Elle était blonde et lui souriait gentiment. Il bredouilla un "merci" et saisit la hanse de sa tasse.

- Est ce que vous allez bien ? lui demanda la jeune femme.

- Oui, je vous remercie, lui répondit Harry.

- Je vous observe depuis tout à l'heure et semblez perdu dans vos pensées !

   Harry ne répondit pas et fixa sa tasse de thé comme c'était la chose la plus intéressante au monde. Un silence gêné s'en suivit avant que la jeune femme change de sujet, les yeux rieurs :

- Je me permets de vous demander quelque chose : d'où vient votre cicatrice ? Celle que vous avez sur le front ! Est ce qu'elle provient d'une bataille avec un super-méchant ?

- En effet... la surprit Harry avec un air mystérieux, il s'appelle... escalier ! Eh oui : j'ai bien peur que cela ne soit pas si glorieux que cela ! Seulement la chute d'un étourdi ! sourit-il.

- Je vois ! Il faut m'excuser : je suis écrivaine ! J'aime inventer des histoires !

- Vraiment ? Qu'écrivez vous en ce moment ?

   Harry se rendit vite compte qu'il n'aurait jamais du poser cette question. La jeune femme lui raconta en détail son projet : l'intrigue, le contexte, les personnages, leurs relations et tout la tralala. Cela dura plus de deux heures. Il perdit le compte au bout d'un moment mais continua d'hocher la tête tout en prenant un air sérieux et entendu. C'est ainsi que Harry fit la connaissance de cette étrange femme. Il décida de revenir à ce café le lendemain : elle s'y trouvait. Leur rendez-vous devinrent fréquents et très agréables : elle avait de la conversation et savait merveilleusement bien écouter. Il se confia, en effet, à elle - tout en veillant à ne jamais évoquer la magie : beaucoup de personnes qu'il aimait étaient mortes. Il lui parla de Fred et de son projet d'ouvrir un magasin de farce et attrapes avec son frère jumeau, Georges. Il digressa sur Rogue, son professeur de physique-chimie, un homme fou-amoureux de sa mère, elle même décédée, qui l'avait protégé à sa manière. Il en vint à lui évoquer ses parents qu'il aurait aimé connaître. Il raconta comment Sirius et Remus, des amis de ses parents, s'étaient merveilleusement bien occupés de lui. Et pour finir, comment Dumbledore, le directeur de son école, avait été important à ses yeux. Elle ne l'interrompit pas une fois, buvant ses paroles. À la fin de son récit elle lui demanda :

- Et votre femme, la sœur de Fred, Ginny comment va-t-elle ?

- Merveilleusement bien ! se réconforta Harry.

- Et vos amis ? Ron et Hermione.

- De même.

- Bon ! Et bien j'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes comme monsieur-et-madame-le-monde, Monsieur Potter : vous avez connu des pertes qui vous ont brisés mais vos proches, eux, sont toujours là. Vivez, Monsieur Potter. Vivez pour eux.

Elle ne comprends rien à rien, pensa Harry, elle n'était pas là. Elle n'était pas là et elle le critiquait sans vergognes. Elle prétendait qu'il en faisait trop, qu'il exagérait. Et, ça, cela le rendait fou de rage.

- Je ne vous permet pas ! Vous ne savez rien !

- Alors racontez moi, Monsieur Potter.

Lorsqu'il repensait à ce qu'il allait faire Harry se maudissait. En effet, sans attendre, il commença à tout lui raconter. Poudlard, Voldemort, l'élu : tout.

- Donc...je suis...une moldue, c'est ça ? questionna la jeune femme, interloquée, lorsqu'il eu fini.

- Exact...vous comprendrez qu'il faut que tout cela reste secret, n'est ce pas ? lui demanda Harry qui regrettait déjà amèrement ce qui venait de se passer.

L'écrivaine ferma les yeux, essaya de ne pas piquer une crise de nerfs devant

- oh

- combien ces informations étaient dures à assimiler. Elle resta comme ça une dizaine de minutes sous l’œil gêné de Harry. Elle finit par relever la tête et regarda droit dans les yeux le sorcier :

- Je voudrais votre autorisation pour quelque chose : je veux faire des livres sur votre histoire. Personne ne croit que ce qu'il y a dans un livre est la vérité ! Il n'y a pas de danger de ce côté là ! Et cela serait bénéfique pour vous : vous n'aurez plus à vous cacher ! Qu'en dites vous ?

- Je...je n'en sais trop rien...

- Je ne pourrai pas venir cette semaine : vous aurez le temps d'y réfléchir calmement.

Une semaine passa et Harry pensait, pensait et pensait sans cesse à ce qu'elle lui avait proposé. Comme si c'était une simple histoire. Une invention. Tout sauf la réalité. C'est pourquoi lorsqu'il la revit il lui répondit qu'il acceptait. Je viens de réaliser que je ne connais même pas votre nom ! réalisa Harry.

- Joanne Rowling mais mon nom d'auteur est J. K. Rowling. précisa-t-elle.

Le lendemain soir elle s'installa devant son bureau et se concentra. Elle inspira longuement et commença à écrire : "Mr et Mrs Dursley qui habitait au 4, Privet Drive avaient toujours affirmé avec la plus grand fierté qu'ils étaient parfaitement, merci pour eux. Jamais quiconque n'aurait imaginé qu'ils puissent se trouver impliqués dans quoi que ce soit d'étrange et mystérieux." Et pourtant, pensa-t-elle, quelle histoire ! Elle sourit. Elle était peut être une moldue mais elle possédait sa propre magie : elle pouvait créer ce qu'elle voulait, étudier qu'elle forme elle allait lui donner. Et détenait comme tout les écrivains la magie des mots.

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